PMI : des fournisseurs hexagonaux pour éviter le risque de pénurie en approvisionnement

Dans un contexte de crise sanitaire sévère, la demande en biens de consommation durables a étonnamment explosé. Malheureusement non anticipée par les producteurs de matières premières, cette vague a entraîné une pénurie mondiale causant des arrêts de chaînes très coûteuses et une envolée des prix.

Par la rédaction

Les dessous de la crise dans le secteur industriel


Le monde industriel et sévèrement impacté par les conséquences de la crise. Plusieurs facteurs ont joué un rôle très important dans la pénurie actuelle que subissent les industriels.

Tout d’abord, les producteurs d’acier, de semi-conducteur ou autres matières premières en risque de pénurie, avaient misé sur une reprise douce, mais lente de l’activité durant l’année dernière. Mais la réalité fut le contraire avec des secteurs comme l’automobile ou la demande a explosé la suite des confinements nationaux. Les gouvernements ont participé à ce Boost de la demande grâce à des subventions très intéressantes pour les ménages à l’exemple de la France qui a proposé des subventions sur l’achat d’un véhicule électrique ou sur la mise à la casse d’un véhicule diesel polluant.

En parallèle, la demande pour les biens électroniques s’est accentuée durant l’année dernière par la généralisation du télétravail. Ici encore, la demande en semi-conducteurs a été très largement sous-estimée par les producteurs.

Enfin, les ménages ont fortement limité leurs consommations de services. L’épargne accumulée a donc été logiquement transférée vers des biens de consommation durables, qui eux aussi ont largement pesé dans la balance d’autant plus que des produits phares tels que la PlayStation 5 de Sony ont été lancés dans cette période.

Ajoutez à tout cela les évènements impropres à l’industrie qui ont causé des interruptions dans la production durant ces derniers mois. On pense au tremblement de terre au Japon, au porte-conteneur échoué en plein milieu du canal de Suez et bloquant la traversée des suivants sur plusieurs jours, etc.

Tous ces évènements ont contribué à l’allongement des délais de livraison et à l’envolée de prix.
Compte tenu du sourcing de ces matières premières généralement localisées en Asie ou aux USA, les délais de production et de livraison atteignent plusieurs mois. C’est pourquoi les effets de cette sous-évaluation ne se font ressentir qu’aujourd’hui.

L’approvisionnement local : une solution pour contrer les risques de pénuries

Pour contrer l’effet boule de neige, et apprendre de leurs erreurs, les grands industriels ont adopté des mesures en faveur d’un retour en arrière. En effet, au fil du temps, les industriels ont de plus en plus délocalisé leurs sources d’approvisionnements pour des raisons évidentes de coût. La crise sanitaire actuelle a néanmoins soulevé les limites de ce modèle économique. Fortement tributaires des productions des pays étrangers, les industriels se retrouvaient dans un schéma de dépendance limitant fortement leurs champs d’action en cas de rupture d’approvisionnement.

Pour la France, les industriels locaux sont en nombre conséquent et proposent toute une panoplie de produits, dans de nombreux domaines, tels que les composants électriques (voir le site du fabricant français Sem Suhner, à titre d’exemple). Étonnamment, malgré le tissu industriel local, la production était largement tirée par les producteurs asiatiques pour des raisons économiques.

C’est en ce sens que la majorité des industriels ont revu leur politique d’approvisionnement en favorisant dans la limite du possible et du raisonnable l’approvisionnement local. Ce choix résulte d’un constat d’échec et dispose de nombreux avantages.

Tout d’abord, le fournisseur local est beaucoup plus flexible et réactif qu’un fournisseur international. Du fait de sa proximité géographique, le fournisseur reçoit des commandes au plus juste. La moindre déformation par le haut ou par le bas chez l’industriel se fait immédiatement ressentir chez le fournisseur. Il pourra alors plus facilement appréhender les augmentations significatives de la demande. Par ailleurs, la communication avec un fournisseur local est beaucoup plus simple qu’avec un fournisseur international.

Enfin, les fournisseurs locaux sont relativement moins sujets aux risques de pénurie à cause d’un coût de production relativement supérieur à ses concurrents asiatiques. Par conséquent, leurs niveaux de production actuels ne sont pas à leurs limites capacitaires. Ils disposent donc d’une marge et sont capables d’absorber ces excès ponctuels de la demande.

On devrait donc assister à un rééquilibrage de l’approvisionnement en faveur des fournisseurs hexagonaux dans les prochains mois pour contrer ces risques de pénuries.